Une super projection du film “Lignes de partage ” a eu lieu le 1er février au club à Grenoble devant une salle pleine avec 130 personnes. Patrice Ortega pour le Club a ouvert la séance en exprimant sa volonté de faire connaître ce film.
Un nombre conséquent de jeunes étudiants étaient là (notre travail avec les étudiantes du master info com ayant sans doute porté ses fruits) ; peu de bénévole associatif (une de l’ADA, et un de Médecins du monde). Avec Thierry Ménessier, le réalisateur, qui a animé les trois séances de la journée ; trois acteurs étaient là : Kofy toujours remarquable, Reza qui vient d’obtenir le statut de réfugié il y a 5 jours soit après un an et 6 mois d’attente -émouvant-, Chriss et un migrant dans la salle.
Eric Piole, Maire de Grenoble, a introduit la soirée co-organisée avec la Maison de l’Internationale et est resté pour voir le film. Bernard Macret Adjoint au maire, des salariés de la Maison de l’internationale, un membre du cabinet du Maire, ainsi que la conseillère départementale Véronique Vermorel étaient également présents.
Le film provoque l’émotion des spectateurs. Ils l’expriment. Le film est apprécié par son choix de mettre au centre des “histoires de vie individuelles” et pour la liberté qu’il laisse aux spectateurs (pas de commentaires) mais les paroles des migrants. Le matin a eu lieu une projection pour une classe de collège et cet après-midi pour une classe de collège et deux classes de lycées dont une de Fontaine, les jeunes découvrent ces situations et posent de très bonnes questions y compris politiques.
La présence d’acteurs migrants est très importante. Comme une spectatrice leur demandait quels étaient leurs rêves : la réponse fut ; “de pouvoir apporter leurs talents et leurs compétences à la France et qu’on sache les reconnaître comme porteurs de ces qualités”. Un autre a dit combien il était reconnaissant d’avoir rencontré des gens qui l’ont aidé et que cela n’avait pas de prix. Il a dit que cela l’avait fait “renaître” et que plus que tout c’était ces gestes qui comptaient pour lui. L’un d’eux, dans la salle, a expliqué que ce qui le faisait souffrir c’était les regards, qui ne savent pas les voir autrement -et pour ce qu’ils sont- qu’en les mettant dans la “case migrants”, ce mot qu’il dit ne pas aimer pour ces raisons et parce qu’il cache leur singularité. Les discussions se sont poursuivies dehors.
Pour le débat, l’association réalisateur, acteurs et équipes du film avec l’intervenant associatif est utile et apprécié parce que très complémentaire
Toutes nos expériences désormais nombreuses sont des réussites en nombre de spectateurs, en qualité d”écoute, et en questionnement sur ce qui se passe réellement. Certes nous ne touchons par le public hostile mais principalement des publics sensibles et surtout curieux d’en savoir plus. Ce n’est déjà pas si mal.
Monique Vuiallat