Le train part à 17h52. Silence on déporte !

Le 4 septembre, à 17h52, en gare de Grenoble, Tesfay, jeune Erythréen, doit embarquer.

Destination : Italie

Mode opératoire : Départ individuel, changement à Lyon pour Roissy, hôtel, et Air France au petit matin.

Aucune indication sur les modalités de l’arrivée.

Qui contacter ? où aller ?

Et ainsi de suite, chaque jour.

Ce sera Yunas, puis Asmarom, Tewelde …

La préfecture appelle cela mesure d’éloignement ou même départ volontaire.

Si Tesfay, ou ses semblables, ne se présente pas à l’avion, il est déclaré en fuite.

Donc sous la menace du camp de rétention qui peut durer 90 jours et reconduite forcée …

Forcée ? Où ?

En Italie par où il cherchait refuge après la terrible traversée Libye/Méditerranée ?

En Italie où il n’a pu poser sa demande d’asile et a été laissé sans secours ?

En Italie qui rejette les rescapés ?

En Italie dont on craint avec horreur les impensables reconduites au pays d’origine ?

Tesfay, comme les autres, est accueilli à Grenoble par les associations et de nombreux citoyens qui se mobilisent.

Il a suivi scrupuleusement toutes les procédures pour poser sa demande d’asile.

A suivi assidûment les cours de français.

A participé à de nombreuses activités sportives, culturelles …

S’est fait un réseau d’amis.

A pu communiquer enfin avec sa famille restée longtemps ignorante de son sort.

A retrouvé le sourire et un projet professionnel.

Tesfay , Yunas , Tewelde ,  Asmarom …

NE DOIVENT PAS ÊTRE DÉPORTÉS !

Cela dépend de nous.

Faire circuler tous réseaux. 

Monique Bureau Guyard