11/06/2016 – L’APARDAP rend hommage aux tirailleurs sénégalais
Dans le cadre de l’atelier “Initiation Républicaine”, dont l’objectif est de faire découvrir et de socialiser les accueillis avec les valeurs de la République française, le 11 juin 2016 l’APARDAP s’est rendue en visite au tata sénégalais de Chasselay ainsi qu’à la nécropole de la Doua.
Au début de la seconde guerre mondiale plus de 100 000 soldats issus des colonies sont enrôlés pour défendre la France face à l’Allemagne nazie : huit régiments de “tirailleurs sénégalais” prennent donc part au conflit. Retour sur cette journée et sur une partie de l’histoire française qui n’est que très brièvement mentionnée dans les manuels d’histoire …
Le matin, accueillis et accueillants se sont rendus dans le Rhône à Chasselay, là où le 19 et le 20 juin 1940 des centaines de tirailleurs sénégalais ont été massacrés par les forces allemandes. Les troupes françaises positionnées à Chasselay, afin de retarder l’avancée des allemands, sont composées presque exclusivement de tirailleurs sénégalais. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas seulement de militaires originaires du Sénégal mais bien de toute l’Afrique noire. (C’est au Sénégal que s’est formé le premier régiment des tirailleurs africains se battant sous le drapeau français au XIXème siècle).
Les tirailleurs africains vont subir particulièrement la répression nazie puisque ces derniers divisent les prisonniers en deux groupes. D’un côté les soldats “blancs” qui seront emprisonnés et de l’autre les tirailleurs sénégalais qui seront tués par les mitrailleuses nazies. Horrifié par ce massacre, Jean Marchiani, secrétaire général de l’office départemental des mutilés de guerre, accompagné par les habitants de Chasselay érigera un cimetière militaire afin d’honorer la mémoire ce ces soldats africains “morts pour la France”. Cette nécropole porte le nom de tata, puisqu’en sénégalais ce terme signifie “enceinte de terre sacrée”.
Le tata de Chasselay est inauguré le 8 novembre 1942, cependant il faudra attendre 1966 pour que ce lieu soit déclaré nécropole officielle et nationale. A Chasselay et plus précisément au lieu dit le “vide sac”, reposent 188 tirailleurs sénégalais morts pour la France, des commémorations ont lieu chaque année afin de leur rendre hommage.
Après avoir écouté les explications de la guide, mise à notre disposition par le ministère de la défense, nous avons assisté à la lecture par trois des accueillis de deux poèmes : “Aux tirailleurs sénégalais morts pour la France” de Leopold Sedar Songhor et “Tu n’en reviendras pas” de Louis Aragon.
Une fois le pique-nique terminé, le groupe de l’APARDAP s’est rendu à la Nécropole de la Doua, qui a été inauguré après la Libération en 1954 sur un ancien terrain militaire. La Doua a été choisi comme lieu de commémoration puisqu’il s’érige comme un lieu important de la Résistance durant le seconde guerre mondiale. Une plaque a été érigé en mémoire des 78 militaires fusillés par les Allemands. Des commémorations ont lieu chaque année à Doua, là où reposent de nombreux militaires de différentes nationalités, dont des soldats africains morts pour la France.